Coucou… caché ! des jeux et des livres pour penser le monde

Dans la toute petite enfance, découvrir que les choses continuent d’être là même quand on ne les voit plus est une grande conquête. Même si aujourd’hui, les chercheurs situent très tôt cette possibilité (à 2 mois), il n’empêche que c’est plutôt vers l’âge de 8 – 10 mois que le tout petit va intentionnellement rechercher l’objet caché sous la couverture. Cela va prendre beaucoup de temps pour consolider la certitude que, quand je mets une balle dans une boîte et que je referme le couvercle, elle sera toujours là quand je vais rouvrir la boîte.

Cette permanence de l’objet permet à l’enfant de grandir dans un environnement solide qui ne disparaît pas. Elle est la condition pour penser l’objet, mais aussi les événements qui se passent, dans sa tête. C’est donc le début du processus de représentation mentale qui ouvre la porte à l’imaginaire. C’est aussi la certitude que les personnes auxquelles je suis attaché, continuent d’exister même quand je ne les vois plus. La conscience que les objets affectifs ou physiques sont permanents introduit l’enfant dans un univers stable et rassurant.

L’enfant expérimente cette conquête dans le jeu de cache-cache qui est à la fois source d’un grand plaisir, d’excitation mêlée de peur. Se cacher, chercher un copain mais aussi jouer à cacher des objets sont sources de plaisir, certes, mais comme dans tous les jeux, permettent à l’enfant de maîtriser cette conquête.



Les livres peuvent aussi cacher des choses. Des volets se soulèvent, des rideaux s’écartent, des portes s’ouvrent. Le petit enfant jubile de retrouver le chien, le loup, l’oiseau. Il devine quel est l’animal caché à partir d’un indice visible, ou se trompe… ce n’était pas le loup, mais le lapin, le blaireau, la chouette…
Dans l’imagier « Les animaux de la ferme » de François Delebecque, l’enfant soulève le rabat sur lequel est dessiné la silhouette de l’animal et en découvre la photo.

Dans « D’un dino à l’autre » de Agnese Baruzzi, le jeu des animations fait apparaître de nouveaux dinosaures.


La créativité des auteur.es est immense pour jouer avec ces apparitions, disparitions, transformations qui fascinent les enfants autour de 2 ans.
Si ce fort intérêt se manifeste chez les enfants, c’est que ces ouvrages leur permettent de jouer d’une autre façon avec cette conquête en construction et de la consolider.

Sachant le rôle important que celle-ci joue dans le développement de la pensée, n’hésitons pas à proposer ces magnifiques ouvrages, et prenons le temps de les partager avec les enfants.

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